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Sylvie LESAGE - La Nudité et le Regard

  • Diplomée d'un DU de Concepteur de Projets Culturels Comec à l'IUT de Bordeaux 3 Michel de Montaigne en 2007, d'une maitrise en Arts plastiques de la Faculté d'Arts Pastiques de Paris I Panthéon Sorbonne en 1992, après une formation de graphiste publicitaire, le travail était alors axé sur la typographie et les multimédias.

 

  • Aujourd'hui le travail porte essentiellement sur le concept de la nudité/corps ;  la nudité, des regards, des énergies... La nudité, subtile, volatile, légère et mouvante…. La nudité, approche de la réalité, de l’authenticité. La nudité est entre vie et mort, entre jour et nuit, entre lumière et ombre. Pourtant elle ne joue pas du clair-obscur, qui est un mixte. Elle n’est pas distinctement un double. Elle participe à deux mouvements intenses du visible, qui sont de sens contraire et se recouvrent en elle mutuellement ; elle a l’intensité de ce qui va être vu, de ce que les yeux guettent que bientôt ils vont voir ; elle a l’intensité inverse de ce qui disparaît. Ces mouvements sont pris dans une réversion réciproque et toujours immédiate ; tel serait l’état du visible....Des corps nus, la mise à nu des sentiments… Le corps de l'artiste, le corps disloqué, le corps intérieur. Quel est ce corps ? Cette nudité ? Quelle sorte de nudité, destinée à quel regard ? 

 

  • Ce travail porte aussi sur la notion de Regard : ce que l'artiste voit, disparition de la représentation, aveuglement, l'invisible... Le regard de l'autre, de soi ; et sur l'énergie.  Porter un regard au-delà du visuel, vers les ténèbres, l’inconnu ; se « dévoiler » aux regards des autres, et affronter leur verdict… Des regards qui parlent de corps, de nudité, du visible, de l’invisible…Des regards tournés vers l’intérieur, un intérieur qui s’oppose à l’inconnu, au caché et nécessité donc d’ouvrir les formes. Cet intérieur qui désignerait aussi une intériorité : ce dedans de l’homme, comme si « l’homme invisible existait caché sous l’homme visible, comme le corps sous le vêtement ou le visage sous le masque » (1) ; rapprocher l’Homme extérieur et l’Homme intérieur comme s’il semblait toujours échapper à sa connaissance un petit bout de soi-même…Intérieur qui se confronte aux notions d’intensité, d’aveuglement, d’énergies et de hasard.
     

  • Papier ou toile posés verticalement au mur, c'est d'un corps à corps qu'il sagit. La peur, des découvertes, l’aventure…La rapidité du geste comme pour échapper à la réalité ou bien serait-ce la réalité du moment qui pousse à concrétiser le sentiment. Donner la primauté au geste : ajouter, triturer, gratter, déchirer, superposer, accumuler divers matériaux, renchérir sur la couleur et ceci le plus rapidement possible, afin de ne perdre aucune émotion. Se vider et laisser trace de cette énergie émise. L'énergie et les divers matériaux utilisés sont la seule manière d'atteindre cette peinture du soi, du "Je". Cette représentation de la nudité intérieure montre la trace première du geste qui dessine, marque l'espace du dessous. Il y a là, mise en évidence de cette nécessité première "de mettre à nu" les pulsions du corps, cette trace du vécu.

 

(1) – Encyclopaédia Universalis, 1975, Vol.9, p.9..

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